Lionnel Luca et Thierry Mariani, membres du club "La Droite populaire". © MAX PPP |
Coté droite POP, ces derniers temps, c’est le concours de “Criée“ permanent. Une grosse ficelle électoraliste en chasse une autre. Des annonces qui s’enchainent à une telle vitesse que l’on arrive difficilement à se rappeler de la précédente tant la nouvelle transperce le “Mur du con“ ! Nous en avons eu de beaux exemples cet été riche en annonces tous azimuts, polluant au passage le champ politique, à l’image de la contamination de nos côtes bretonnes par ces abominables algues vertes.
Mais fort heureusement, toutes les annonces ne sont pas “encore“ reprise automatiquement par le gouvernement. En effet, malgré l’emprise de ce groupe de parlementaire d’à peine 50 élus sur la politique régalienne du gouvernement, celui-ci ne cède pas à tous les caprices populistes de ses radicaux “Think-tank“. Cependant, force est de constater qu’au bout de quelques “glapissements“, le gouvernement se doit de caresser “la bête“ dans le sens du poil, de peur qu’elle n’aille voir un peu plus “à droite“ si l’herbe n’y est pas plus verte.
Chronique de la naissance d’une mesure gouvernementale :
"La Création d’un fichier des allocataires sociaux"
La première salve estivale nous a été offerte par le député Lionnel Luca, qui depuis sa désormais célèbre maxime : “faites le transport, pas la grève“ a réussi à fédérer contre lui les syndicats au grand complet, ainsi que toute la classe politique, de l’extrême gauche à Valérie Pécresse. Cette dernière a même eu la bonté intellectuelle de nous rappeler que le droit de grève était “un droit constitutionnel “
Le deuxième coup de boutoir nous a été assené sans ménagement, moins d’une semaine plus tard, par un autre député qui n’a de “raison“ que le nom : Michel Raison. Cette fois-ci il a été question de censurer "certains groupes de rap issus de l'immigration“, qui sous couvert de liberté d’expression, affirme le député-maire de Haute-Saône, “se livrent à de véritables appels à la haine raciale et religieuse en proférant des paroles obscènes, racistes et misogynes". Dans son intervention, M. Raison ajoutait : "Ils bafouent les valeurs fondamentales de respect et de liberté qui fondent notre démocratie." … rien que ça ! Bien sûr, la polémique aidant, Monsieur le député-maire a fait machine arrière, jouant même son rôle le plus émouvant : l’indigné ! "Je suis un peu vexé, moi qui suis profondément antiraciste...», et mettant en avant le fait qu’il a accueilli des rappeurs au festival musical de Luxeuil-les-Bains, en 2010 … et moi qui pensais qu’il draguait le Front National, en utilisant les mêmes références sémantiques !
Ces deux fâcheux précédents entaient en quelque sorte un “warm up“, pour préparer le terrain à la dernière attaque en date : La création d’un fichier des allocataires sociaux.
M. Thierry Mariani, ministre des Transports depuis le dernier remaniement, qui pour reprendre les rênes de son club “la Droite Populaire“, a donné une interview au JDD, faisant ni plus ni moins de la lutte contre les fraudeurs du “bas“ comme il le dit, un des thèmes principaux de la campagne présidentielle de 2012.
Dans une interview pourtant sans concession envers les “cancéreux“ de la république, le chef de file de la droite populaire a omis de parler chiffres, pourtant le diable se niche dans les détails, n’est-ce pas ?
Dans le dossier de presse rendu publique par la CNAF, consultable ici, il est bien précisé que sur 2 milliards d'euros d’indus détectés (sur un total de 72 milliards d’euros de prestations versées), seul 9% sont véritablement des escroqueries, faux et usages de faux documents. Le reste étant réparti comme ceci :
55 % des fraudes résultent de déclarations d’activités ou de ressources non à jour
36 % sont des dissimulations de concubinage
Incomparable, vous en conviendrez, avec l’estimation de 8 à 16 milliards d’euros de fraude aux cotisations sociales, chiffre avancé par la Mission d'Evaluation et de Contrôle de la Sécurité Sociale (MECSS) que nous ne pouvons taxer de “Mission Gauchiste“. Et si l’on ajoute à cela, le chiffre effarant de 40 à 50 milliards d’euros d’évasion fiscale annuelle (soit 3% du PIB), la comparaison n’est vraiment pas raison !
Alors à quoi sert ce barnum ? Vous l’aurez compris : à RIEN. Créer un nouveau fichage de plus peut être, poser les bases nauséabondes d’un débat sur les “fourbes“ fraudeurs à la CAF certainement.
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