mercredi 14 décembre 2011

Karachi : un vent de censure souffle sur l'assemblée nationale




Nous savions le gouvernement aux abois, prêt à mentir aux français pour s'accrocher aux branches du pouvoir. Nous connaissions les députés de l'UMP, une armée de godillots en panique, à la solde de la sarkozie. Aujourd'hui, nous avons découvert un président de l'assemblée nationale censeur lorsque les questions embarrassent son camp politique.


Drôle d'ambiance aujourd'hui à l'assemblée nationale !

Tout a commencé par la prise de parole de Delphine Batho lors de la séance de questions au gouvernement, cet après-midi. La députée des Deux-Sévres a rappelé que Nicolas Sarkozy, porte-parole de la campagne d'Edouard Balladur et ministre du Budget en 1994, avait autorisé la création de sociétés offshore au Luxembourg, canal supposé de la corruption dans l'enquête judiciaire visant le financement occulte de la campagne présidentielle de 1995 , les fameuses rétrocommissions de l'affaire Karachi :
« Beaucoup d'indices démontrent que les rétrocommissions présentent des liens avec le financement illégal de la campagne Balladur dont Nicolas Sarkozy était porte-parole .../... Malgré les entraves à la justice, à l'évidence, l'affaire Karachi concerne Nicolas Sarkozy. Ma question est la suivante : que savait et qu'a été le rôle de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget à l'époque ? »
Cette question a eu le don d'agacer les ministres et les députés de droites présents dans hémicycle, encore sonnés par l'arrestation la veille, de Renaud Donnedieu de Vabres, conseiller de François Léotard, ministre de la défense lors des faits. Lorsque Bernard Cazeneuve, rapporteur de la mission parlementaire sur l'affaire Karachi a voulu de son banc prendre la parole, soutenu par l'ensemble des députés de gauche, il fallait bien trouver le moyen de faire taire le bougre ! Et puis, quelle légitimité a-t-il pour intervenir dans ce débat ? Ce n'est qu'un rapporteur, n'est ce pas !

C'est ainsi que le président de l'assemblée nationale, président supposé être non-partisant et garant de l'esprit démocratique au sein de l’hémicycle, a décidé de ne pas laisser la parole au député Cazeneuve et a tout bonnement suspendu la séance, sous le torrent de contestations des représentants de la gauche.


La réaction de Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'assemblée, ne s'est pas fait attendre :
"Je considère que dans cette affaire particulièrement grave, qui peut mettre en cause y compris l'actuel président de la République (....), vous avez empêché tout simplement de donner parole à Bernard Cazeneuve parce qu'il a été rapporteur de la mission d'information parlementaire sur l'affaire Karachi et que vous avez tout fait pour l'empêcher de s'exprimer devant l'Assemblée nationale"
La droite se retrouve acculée, au pied du mur. Pour éviter de répondre aux questions embarrassantes, elle est capable de censurer la parole d'un député pourtant représentant du peuple. Quelle sera la prochaine étape : l'emprisonnement d'opposants comme en Russie ?

L'instant est grave, les moyens utilisés par la droite pour faire taire ses opposants sont inadmissibles. Un vent de changement doit souffler sur notre république afin que la France puisse respirer à nouveau. Vivement le printemps, d'ici là quelque chose me dit que l'hiver sera rude !